Le vent à gorge noire de Stav Sherez

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Un secret bien gardé


Une lecture faite dans le cadre du Prix des lecteur du Livre de Poche.

L’histoire :  

Le meurtre d’une jeune ougandaise à Londres replonge l’inspecteur Carrigan dans un passé douloureux. Accompagné par le sergent Miller ils vont tenter de résoudre tant bien que mal cette affaire aux secrets bien cachés.

Leur diplôme en poche, Jack, Ben et David, amis de toujours, s’offrent une aventure lointaine. Pour ne pas faire comme les autres, ce sera l’Ouganda. Un pays dont ils ne savent rien, pas même les dangers. Un voyage dont ils ne reviendront pas tous…Des années plus tard, Jack Carrigan est devenu une légende au sein de la police londonienne. Il se voit chargé d’une enquête épineuse : le meurtre sauvage de Grace Okello, jeune étudiante d’origine ougandaise. S’agit-il d’un vulgaire crime crapuleux, ou bien ce meurtre est-il lié aux découvertes de la jeune fille sur les groupes rebelles qui se disputent son pays ? Cette enquête va plonger Carrigan, dans l’univers violent de la diaspora africaine et les refuges d’ex-enfants soldats pour le guider jusqu’aux secrets bien gardés de l’ambassade.

Editeur :Editions Le livre de poche – 480 pages | Sortie : 17/02/2016

L’auteur : 
Stav Sherez a été critique musical pour de nombreux magazines et a collaboré avec le Daily Telegraph, avant de signer trois romans dont Le vent à gorge noire est le premier traduit en France. Il vit aujourd’hui à Londres.

Mon avis : 

J’ai mis un peu de temps à rentrer dans ce roman, la faute non pas à l’auteur mais à mon emploi du temps. Mais une fois que j’ai disposé du temps suffisant pour avancer, je l’ai bien dévoré. Et pour plusieurs raisons. Tout d’abord le cadre de Londres, ville aux multiples cultures, où vous plongé d’une civilisation à une autre à (presque) chaque angle de rue. Puis le climat, sans vexer nos amis anglais, mais brume et pluie aident bien à créer une atmosphère lourde et dérangeante. Puis vient le duo de flic, lui Jack, l’inspecteur enrobé quelque peu caractériel et elle, Geneva, obsédée par le besoin de réussir du moins professionnellement car niveau vie privée c’est tout sauf ça.

Enfin l’Afrique et ses mystères. Ses ethnies et ses guerres. On a tous vu ces conflits destructeurs où l’on ne discerne ni bon ni méchant, juste des tueurs. Et parmi eux, ceux que l’on appelle les enfants soldats.

Le roman commence avec le récit d’un voyage de fin d’études de 3 amis : Ben, David et Jack. Et la destination est l’Ouganda. Là bas ils vont être confrontés à l’aspect sauvage de la nature, mais surtout à la sauvagerie des hommes. Puis retour au présent avec le meurtre effroyable d’une jeune ougandaise dont l’inspecteur Jack Carrigan se retrouve en charge. Dans la ligne de mire de son supérieur et il se voit attribué comme nouvelle équipière Geneva Miller. Ensemble ils vont mener de front l’enquête tout en faisant face chacun aux fantômes du passé. Ils vont découvrir petit à petit que remuer le passé n’est pas une chose facile sans y laisser des plumes…ou des vies.

L’auteur nous dévoile, par intermittence avec l’enquête, ce qu’il s’est passé autrefois lors du voyage et qui rejaillit aujourd’hui sur Jack. Ces flash-back nous aident à comprendre qui est Jack réellement, pourquoi tant de chose ne semble pas l’atteindre.

Ce roman est plein de rebondissements aussi imprévisibles que percutants. Les protagonistes avancent dans une ambiance pleine de suspicion, de paranoïa. Le lecteur est rapidement happé par l’enquête. Les aller-retours entre le passé et le présent apportent judicieusement des éléments qui aident à notre confusion sur l’évolution pour notre plus grands plaisirs.

Les descriptions sont saisissantes de réalisme. L’auteur nous attire dans une ambiance sombre et dérangeante mais tout à fait addictive. La peur est présente et palpable dans ses mots. Un bon polar, à la fois traditionnel et totalement surprenant, où les apparences peuvent nous berner. Une maîtrise du début à la fin. À lire!

Le style

Le style est percutant et dynamique. Il y a très peu de longueurs et l’auteur parvient à nous plonger un coup dans l’Afrique de l’Est, avec ses étendues splendides et sa violence omniprésentes, et un autre coup dans le coeur de Londres, sous la pluie à frissonner. Stav Sherez donne un aspect d’anti-héros à ses inspecteurs tout en nous permettant de nous y attacher.

Ma Note : 4/5

Mon petit point positif :

L’univers de Londres, ville décrite comme terriblement vivante et remplie d’âmes perdues.

1 réflexion au sujet de « Le vent à gorge noire de Stav Sherez »

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