Grossir le ciel de Franck Bouysse

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Solitude paysanne


Une lecture faite dans le cadre du Prix des lecteur du Livre de Poche.

L’histoire :  

Gus et Abel sont les 2 âmes qui vivent dans un hameau, Les Doges, perdu dans les Cévennes. Deux taiseux qui ont fini par s’entendre au milieu de leur solitude. Pourtant des événements vont se produire qui vont bouleverser leur micro-univers.

Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C’est là qu’habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques. La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C’est aussi le quotidien d’Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres. Un jour, l’abbé Pierre disparaît, et tout bascule : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent.
Un suspense rural surprenant, riche et rare.

Editeur :Editions Le livre de poche – 240 pages | Sortie : 06/01/2016

L’auteur : 
Franck Bouysse, né en 1967, vit à Limoges. Il a publié Vagabond et Pur sang chez Écorce.

Mon avis : 

De ce roman je retiens essentiellement le personnage de Gus. Sa solitude nous travaille, il est sensible à la nature qui l’entoure, à ses animaux, à sa terre. Envers le genre humain c’est plus compliqué. Entre des parents violents, les moqueries des camarades, il n’en fallait pas plus pour que Gus se coupe de ce monde qui ne l’acceptait pas.
Avec le temps il finit par se rapprocher de son seul voisin, Abel. Tout comme lui, loup solitaire, Abel est plus âgé, mais qu’importe quand il s’agit de se filer un coup de main ou de siffler une bouteille ensemble. Étonnante caricature qui n’est pas sans rappeler Le Glaude et Le Bombé dans La soupe aux choux.
Si le premier chapitre est un peu trop chargé en envolées lyriques, la suite est rapidement prenante, plus que l’intrigue c’est Gus, que le lecteur prend en affection, qui nous retient aux pages. Son vécu et sa fausse carapace accrochent les sentiments. Et puis la tendresse avec laquelle Gus parle de son chien, Mars, donne une profondeur au récit.

Mais cette solitude entraîne une variation de la perception des choses, croire ce qui n’est pas et détourner le regard de ce qui est. Irrésistiblement l’auteur nous entraîne dans une intrigue naissante, sur la suspicion des 2 amis, sur les secrets bien enterrés.

Certains passages sont proches du huis-clos, et ce calme avant la tempête nous baigne d’angoisse. J’ai apprécié suivre Gus, qui malgré son manque de conversation, sait ce qu’il veut et fait fit des autres, à part Abel bien entendu.

À la fin de la lecture toutefois, je suis resté sur ma fin, tout se décante d’un coup et là où on s’attend à des explications on se retrouve les bras ballants. Alors je reste perplexe quand à mon ressenti sur ce livre. J’ai aimé Gus et son histoire personnelle. J’ai aimé l’intrigue qui vous saisis progressivement. J’ai pas accroché au 1er chapitre dans un style qui me captive pas. J’ai été déçu par le baissé de rideau, trop prompt à mon goût.

Le style

Le style, hormis le fameux premier chapitre, est très agréable. L’auteur sait donner une dimension séduisante au personnage de Gus qui nous accroche rapidement. Il décrit l’environnement, la simplicité de la vie des 2 hommes, et leur passion avec brio.

Ma Note : 3/5

Mon petit point négatif:

La fin du roman qui j’aurai souhaité plus approfondie, un chapitre de plus pour dénouer certaines interrogations.

1 réflexion au sujet de « Grossir le ciel de Franck Bouysse »

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