Une sublime fresque sur l’Ouest Américain
Editeur : Editions Albin Michel- 688 pages
Ma note: 4.5 /5
L’histoire :
Une fresque retracant à travers 3 générations la vie des McCullough, famille texane. Un voyage de 1850 à nos jours rythmé par les “mémoires” d’Eli – l’aieul – de Peter son fils et de Jeannie la petite-fille de Peter.
Mon avis :
J’attendais de lire ce livre depuis sa présentation dans ma librairie à l’occasion de la rentrée littéraire. Ce livre m’a bluffé. J’ai été enthousiasmé par l’histoire.
Les récits d’Eli nous plonge dans l’histoire de cet Ouest américain sauvage, avec la vie des Comanches, la construction du Texas et celle plus rugueuse de la sécession. A travers sa vie on découvre le changement du territoire, la place du pouvoir et des armes. Je crois que c’est le personnage qui m’a le plus touché, de part son parcours. Il est celui qui incarne le plus ce cow-boy, sans attache et prêt pour l’aventure, qui sommeille encore en nous, nostalgique de notre enfance.
Peter, son fils, est lui à l’opposé d’Eli. Sensible, proche des hommes et du bétails, il nous livre une vision follement tendre et critique à la fois de ce western. Il nous entraîne dans son “duel” avec son père et le lourd héritage qu’il porte. Etre “le fils de” n’est pas chose facile, et encore moins au Texas semble-t-il. Ses mots nous révèlent la faiblesse des sentiments dans cet univers où l’honneur et l’argent sont les guides.
Jeannie, dont j’ai le moins accroché à son personnage – sans être misogyne – est peut être moins romanesque que ses aïeuls. Il y moins d’aventure dans son récit mais plus de solitude, en tant que femme, mère et épouse. C’est aussi avec elle que l’on découvre ce que qui les lient à travers leurs générations.
J’ai aimé redécouvrir le mode de vie des indiens, me rappeler leur proximité avec la nature mais aussi leur détachement face à la mort, ce qui pouvait les rendre bien cruels. Et puis j’ai été surpris sur leurs moeurs, mais là je vous laisse découvrir. J’ai aussi appris l’attitude des texans vis à vis des mexicains. Seule la liberté les différenciaient des esclaves du Sud, pour leur reste leur vie ne valait guère plus.
L’auteur m’a totalement captivé avec ses mots, comme prit dans son lasso, ne me laissant libre qu’une fois le livre refermé. Le volume des pages est anecdotiques tant ces dernières se lisent facilement. Philipp Meyer nous entraîne avec lui auprès des Comanches, dans cette nature sauvage, dans ce Texas machiste et flingueur. Il partage tout cela à la fois avec une passion et un détachement impressionnant. Tout est abordé dans ce livre, la vie, la mort, la torture, le viol, le vol, la condition humaine et ce folle espoir de vivre.
Ce n’est pas la famille Ewing, mais les McCullough sont de ces gens, que l’on n’aiment ou pas, qui ne nous laisse pas indifférent.
Mon petit point positif :
L’arbre généalogique placé au début du livre et qui est bien utile pour ne pas se perdre lors de la lecture des premiers chapitres. 😉
Une belle idée de cadeau à offrir pour Noël 😉
Oui c’est un très beau livre 😉