Le violoniste de Mechtild Borrmann

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Chapeau Maestro

L’histoire :  

Un violoniste russe réputé qui disparaît en 1948, on le dit en fuite mais ce n’est peut-être pas la vérité. Des années plus tard son petit-fils part à la recherche de son violon et de la vérité sur qui était son grand-père.

Moscou, 1948. Alors que le violoniste virtuose Ilja Grenko quitte la salle de concert sous des tonnerres d’applaudissements, son stradivarius à la main, il est arrêté et conduit à la terrifiante Loubianka, le siège du KGB, sans comprendre ce qu’on lui reproche. Après des jours de privations, d’humiliations et d’interrogatoires, Ilja signe des aveux absurdes qui le condamnent à vingt ans de goulag, après qu’on lui a promis que sa femme Galina et leurs deux très jeunes enfants ne seront pas inquiétés. Mais sa famille est envoyée en exil au bout du monde, dans un enfer à ciel ouvert, le Kazakhstan. Le violon de Grenko d’une valeur inestimable disparaît à jamais. Deux générations et quelques meurtres plus tard, le petit-fils de Ilja, Sasha, se met en quête du stradivarius et apprend les heures les plus sombres de l’histoire de sa famille, broyée par le régime totalitaire et ses hommes de main, indifférents à toute dignité humaine.

Editeur :Editions Le livre de poche – 312 pages | Sortie : 06/01/2016

L’auteur : 
Mechtild Borrmann est née en 1960. Elle vit à Bielefeld, dans le Rhin inférieur. Rompre le silence, son premier roman traduit en français paru aux Éditions du Masque en 2013, a obtenu le prix du meilleur roman policier en Allemagne en 2012.

Mon avis : 

Quelle partition que ce roman!

Ilia est un violoniste virtuose russe. Malheureusement il est victime d’une arrestation arbitraire, comme beaucoup en cette époque en URSS. Des décennies plus tard ,Sasha qui ne sait que peu de choses sur son aïeul va malgré lui être impliqué dans la recherche du violon ayant appartenu à son grand-père. C’est en le cherchant qu’il va découvrir petit à petit la vérité sur sa famille.

Les chapitres s’alternent entre le récit d’Ilia, celui de sa femme et enfin celui Sasha. Cette évolution dans le temps et le devenir de cette famille nous tient en haleine avec délectation. Les conditions de détention d’Ilia font frémir. L’idée que des vies puissent être brisées par de simples bouts de papier, de simples idées ou interprétations est angoissante. La machine à faire disparaître toutes traces d’individus est tellement banale mais terriblement efficace.

Si Sasha est contacté par sa soeur qu’il n’a pas vu depuis des années c’est pour l’aider à retrouver le Stradivarius d’Ilia, plus que sa valeur marchande c’est l’histoire de leur famille qui est le moteur de la quête. Seulement tout ne se passe pas comme il se doit. Le roman est en mode espionnage lorsque qu’il est sur les pas de Sasha. Et c’est captivant. Sasha est énigmatique, loup solitaire mais un orphelin blessé. À qui on offre l’opportunité de trouver une réponse à toutes ses questions. Un peu James Bond, il sait au fur et à mesure dénouer les oublis du passé pour connaître qui est réellement Ilia, son grand-père.

Pour le récit d’Ilia, le fait de savoir que ce qu’il décrit est une tâche sombre de l’histoire de l’ex URSS et que ce fût le quotidien de millions de personnes, hommes ou femmes est marquant. Ce roman vous marque en effet par la force des faits que l’auteur relate et par celle de ses personnages. J’ai particulièrement apprécié le courage d’Ilia et de sa femme, Galina. Le sacrifice qu’ils font pour permettre aux leurs de vivre est touchant. La lutte que livre Ilia pour préserver son humanité et son amour de la musique force l’admiration. Les exactions, la rudesse et la déshumanisation sont autant de blessures desquelles il se relève, s’épuisant toujours un peu plus. Et pour Galina, qui parallèlement lutte pour survivre et offrir un autre avenir à ses enfants est une source de courage à retenir.

L’auteur nous livre là un roman prenant, agréable à lire, qui sait nous maintenir en haleine au point de reposer difficilement le livre sans l’avoir terminé. Tel un chef d’orchestre elle dicte le tempo et l’émotion à ses mots, pour une réalisation excellente. Vous tenez là un très bon roman à glisser dans votre sac sans hésitation.

Le style

Le style est simple, précis et bien sûr (avec ou sans accent circonflexe 😉 ) bien documenté. L’auteur sait nous absorber dès les premières pages, pas de round d’observation. Ce mélange d’Histoire et d’espionnage est réussit.

Ma Note : 4.2/5

Mon petit point positif :

La force de l’amour envers leurs proches d’Ilia et Galina est émouvante, l’auteur signe un très bon roman alliant histoire et espionnage pour notre plus grand plaisir.

7 réflexions au sujet de “Le violoniste de Mechtild Borrmann”

  1. Très belle découverte. J’ai déja énormément de livres en attente donc je ne dirai pas que je vais me mettre en quête de celui-ci mais c’est tentant malhré tout, car l’histoire fait envie, suetout si le style est simple.

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    • Merci à toi pour ton commentaire. J’ai le même soucis de livres trop tentants qui viennent grossir ma PAL, et c’est dur de résister. L’histoire est belle et écrite simplement 😉

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