Uranie, cendrillon moderne
Merci à Sylvie Callet et aux éditions Les Presses du Midi pour ce partenariat.
L’histoire :
Uranie est une quadra encore bien séduisante mais seule. Et pour couronner le tout, en plus d’un caractère bien trempée, elle galère professionnellement et va connaître une descente aux enfers. Ce roman nous éclaire sur le courage et la rage qui habite Uranie. Entre espoirs manqués et “résurrection” sociale, c’est un chouette roman.
Que peut-on dire d’Uranie ? Qu’elle est dotée d’un humour acide dont elle se départit rarement. Qu’elle manque de confiance en elle. Qu’elle est fan de Dr House. Qu’elle aime la musique des mots. Qu’elle vit seule – très seule. Qu’elle ne trouve pas d’emploi fixe, malgré des études lointaines. Que la vie ne l’a pas épargnée. Qu’elle croit à l’amitié, pas aux liens du sang. Qu’à présent elle galère un max ; qu’elle s’apprête à côtoyer le néant. Mais qu’elle continue à avancer, coûte que coûte, vacillant entre déchéance et espoir, cynisme et inspiration.
Editeur : Editions Les Presses du Midi- 135 pages | Sortie : 09/02/2017
L’auteur :
Sylvie Callet est écrivaine, formatrice aux écrits professionnels dans le secteur médico-social et pour la fonction territoriale, lectrice pour les éditions du Caïman et animatrice d’ateliers d’écriture.
Sources : Babelio .
Mon avis :
À quarante ans on peut être séduisante mais célibataire, on peut galérer dans sa vie professionnelle et habiter un réduit de bonne sous les toits. Elle s’appelle Uranie, elle a quarante ans et et ce roman raconte sa vie.
Uranie est une fille qui à l’air d’être sympathique, un caractère franc, parfois à l’excès, mais qui ne se laisse pas abattre. Enfin tant que le sort ne s’acharne pas contre elle. Car malgré son envie de garder la tête droite elle va chuter socialement avant de connaître la rue. Uranie est un peu le vilain petit canard de sa famille, celle qui n’est QUE la deuxième fille. Forcément cette situation impacte fortement son devenir. Opposition à l’autorité parentale, choix d’orientation contraire à celui du paternel…Bref une femme marquée qui vole de ses propres ailes. Malheureusement, seule on s’épuise vite. Et c’est ce qui lui arrive. Elle devra faire face à son passé, à des situations de violences gratuites, aux regards portés par les autres. Aura-t-elle la force de faire face, retrouvera-t-elle le sourire et l’espoir? Tout est dans le livre, je vous laisse le découvrir 😉
J’ai apprécié ce roman parce que le personnage d’Uranie est fort attachant, avec sa rage intérieure et son franc parler. Parce que même consciente de son déclin social, elle garde au fond elle son humanité qui lui fait tendre la main vers d’autres personnes. J’ai été absorbé dans ce roman par son côté brutal de la déchéance dans laquelle Uranie plonge, sans garde-fou on prend de plein fouet la rudesse de la vie, celle de la rue, mais aussi la perte de féminité d’Uranie. Et c’est ce qui nous marque à sa lecture. On est saisi par sa détresse et sa colère. Elle est tout de suite sympathique comme fille et on est plein d’empathie envers elle.
On apprend aussi la survie des femmes qui sont dans la rue, quelles bouées les aident à se maintenir tout simplement humaines. Ce roman est profond, une sorte de version contemporaine de Cendrillon, dans lequel Uranie attend elle aussi son prince charmant pour ressusciter aux yeux de la société.
Je porte sur ma peau l’empreinte indélébile de ces temps noirs mais un destin versatile m’a convoquée in extremis au repêchage, l’espoir est désormais dans mon camp.
Le style
Sylvie Callet écrit avec ses tripes et cela se ressent. Le rythme est soutenu, les mots filent les uns après les autres pour emmener le lecteur sur les pas d’Uranie. C’est direct, sans gants, les phrases choquent mais c’est ce qui plait dans ce style.
Mon petit point positif :
Ce livre nous fait ouvrir les yeux sur le monde de la rue et la détresse humaine qui l’entoure.
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